Des Chemins Multiples Convergents
Histoires vécues qui sont à la base des travaux des participants du GPTC
à la lutte contre le tabagisme


Encore une fois, merci à tous ceux d’entre vous qui ont répondu à la question posée en mars qui était la suivante: qu’est-ce qui vous a poussé à devenir un défenseur de la lutte contre le tabagisme. En dépit du large éventail de réponses, nous avons enregistré beaucoup de thèmes communs à travers les continents, les océans et les cultures – et en définitive, notre rêve d’un monde sans tabac est identique.

Nous sommes amenés à la lutte contre le tabagisme à partir d’un grand nombre de points de vue différents: la santé publique, l’environnement, la jeunesse et l’éducation, les droits de l’homme et ceux du consommateur, et l’économie. Un nombre important d’entre nous ont perdu des êtres chers à cause du tabac et beaucoup d’entre nous ont été dans le passé des fumeurs invétérés eux-mêmes. La préoccupation concernant le tabagisme passif, l’indignation contre la promotion de l’industrie de la mort et de la maladie, et la frustration face à l’inaction du gouvernement sont à la base de l’implication de bon nombre d’entre nous – de même que le plaisir d’aider les gens à arrêter de fumer et d’empêcher les jeunes de contracter cette habitude.

Beaucoup d’entre nous ont écrit qu’il faut défier l’industrie mondiale du tabac, et c’est la solidarité mondiale entre les défenseurs de la lutte contre le tabagisme--- de tous les domaines d’expertise --- qui donne l’espoir du succès. Le fait de savoir que nous ne sommes pas seuls à mener cette bataille, qu’il y a d’autres personnes à nos côtés, est à la fois rassurant, dynamisant, et inspirateur.

ALGERIE – Kamel Bereksi, sous-secteur Jean Kraft
Je suis arrivé a la lutte contre le tabac en 1979, j'était jeune médecin dans une usine de verre à Oran. J'ai conaté que les travailleurs présentaient beaucoup de problemes de santé en particuler de maladies des poumons (toux, bronchite, asthme...). De plus la plupart fumait pour se consoler et passer le temps. (il pleut toujours où c'est deja mouillé"). J'ai décidé de mener des actions de santé (déoistage systématique des problémes de poumons et aussi information sur les dangers du tabac. Le soutien du Comité Français contre le Tabac (CNCT de Paris) m'a beaucoup aidé. A présent j'ai assisté à la conférence internationale Santé OU Tabac de Chicago et j'ai constaté que le phénoméne est mondial et donc que cette lutte est mondiale. Et que la solidarité existe et est payante.

BURUNDI Nestor Bikorimana, Association Burundaise des Consommateurs
En tant qu'association de consommateur, je ne peux pas rester indifferent face aux méfaits du tabac sur la santé des consommateurs. J'ai commencé à travailler sur cette question, qui me préoccupait depuis longtemps après ma rencontre avec vous et votre équipe à Durban en Afrique du Sud. C'est là où j'ai appris qu'il y'a des actions qui se font à travers le monde et qui pouvaient m'inspirer. Avant, je ne savais pas par où commencer et que faire. Conscient des ravages que peut faire le tabac non seulement aux fumeurs actifs mais aussi à l'envirronement (fumeurs passifs), je me sens , comme responsable d'une association de consommateurs et comme citoyen, dans l'obligation de donner ma contribution dans la lutte contre ce danger qui menace la santé des autres citoyens, un véritable danger pour la santé publique. C'est au cours de notre congrès à Durban que j'ai appri l'existance du réseau mondial contre le tabagisme. Conscient que le tabagisme est un phénomène mondial et que c'est en luttant ensemble plutôt que par des actions isolées que l'on peut atteindre des résultats palpables, j'ai alors été intéressé par la participation à une lutte mondiale. La mondialisation des entreprises nous dicte la nécessité d'une lutte mondiale contre les effets néfastes des actions des entreprises.

CAMEROONAlphonse Issi, Mouvement National des Consommateurs
Nous sommes vnus à travailler pour la lutte contre le tabagisme parce que l'un des objectifs fondamental de notre ONG est bien la promotion de la qualité de la vie par la santé et le banissement de la consommation des drogues. Ensuite par conviction que les drogues sont très nocifs pour la santé. Car en 1984, j'ai vécu des complications mortelles que la consommation de la cigarttes avait occasionné à mon frère qu'on opérait de la prostate où il devait en mourrir à cause de la nicotine qui était accumulé dans se intestins. A l'époque moi-même j'étais un important fumeur de cigarettes et cette histoire m'avait contraint d'abandonner immédiatement de fumer et dpuis, je mène une guerre sans merci contre le tabac. Rien ne motive mon travail, sauf cette volonté que dispose et sachant que dans d'autres pays il y a d gens qui s'engagent comme moi pour cette lutte. Au Cameroun, je suis menacé jour et nuit par des sociétés multinationales qui font la promotion du tabac qui avec leur puissance de l'argent perpétuent la corruption à tou les niveaux jusqu'aux écoles où je tente d'installer les clubs anti-fumeurs. Nous travaillons avec les mains vides, nous n'avons pas un minimum de subsides pour mene nos actions. C'est lors du 16 congrès mondial de consumers International tenu à Durban en Afrique du Sud du 16 au 17 novembre 2000 que j'ai fait connaissance avec Anna White qui coordonne les activités de Essential organisation for tabacco control in usa et immédiatemen j'ai fait adhérer mon organisation le MNC à cette coalition pour le bien-être social.

CONGOWazi Mulum, de la Croix Bleue de la République Démocratique du Congo
Tout d’abord, j’ai un frère qui a commencé à fumer des cigarettes à l’âge de 15 ans et puis il a commencé à faire usage de drogues plus fortes. Un jour, nous avons dû l’emmener à l’hôpital. Toute la famille était anxieuse au sujet de sa santé. Je me suis dit que le moment était venu pour lui d’arrêter de fumer, mais comment? Ensuite, dans mon pays les gens qui ont contracté des maladies et des problèmes liés au tabagisme ne bénéficient pas de l’appui du gouvernement pour le traitement. Pour ces deux raisons, je suis devenu intéressé aux activités de l’OMS --- le fait de savoir que des hommes, des femmes, des enfants et des organisations à travers le monde luttent contre le tabagisme et résistent aux compagnies de tabac --- m’encourage à poursuivre. Texte intégral (en anglais)

CONGOAntum Itamponi Micheline, Bons Temeliers
J’avais un frère qui fumait – et il avait des problèmes de santé. Un jour, il avait rendez-vous avec le médecin qui lui a donné une feuille de papier et lui a demandé de souffler dessus. Le papier est devenu noir de fumée. Par ailleurs, un membre de l’église que je fréquente a travaillé 20 ans à BAT-CONGO. Il a perdu son emploi et après quelques mois, il a commencé à souffrir de problèmes cardiaques et de cancer. Un médecin a déclaré que cette maladie était provoquée par le tabagisme passif et les conditions de travail de cette personne. Les médicaments étaient trop coûteux pour soigner la maladie. En réponse à cette situation, ma conscience m’a dit de faire quelque chose. Texte intégral (en anglais)

REPUBLIQUE TCHEQUEJiri Kozak, Commission Tchèque de l’Association Médicale Européenne sur le Tabagisme ou la Santé
J’ai fumé 10 à 15 cigarettes par jour pendant 20 ans. En 1972, en qualité de médecin des voies respiratoires, j’ai pris connaissance du rapport du Ministre de la Santé concernant les conséquences du tabac sur la santé. En tant que membre du Conseil de la Société Pneumologique et Phtisiologique Tchèque à l’époque, j’ai fait part au Conseil de mon intention de créer une Commission sur le Tabagisme et la Santé. [Comment pourrais-je] diriger la Commission de lutte contre le tabagisme alors que j’étais fumeur? Ma réponse était d’arrêter immédiatement de fumer. Depuis, je suis un ancien fumeur. Texte intégral (en anglais)

JORDANIEMuna Hamzeh, Ministre de la Santé
Dans mon travail, la motivation majeure est notre succès avec les enfants qui vont constituer une nouvelle génération de non fumeurs. Et leurs efforts pour convaincre leurs parents d’arrêter de fumer. Et la joie et le sourire radieux sur le visage de quelqu’un qui arrête de fumer. Je crois qu’à l’avenir nous arriverons à aider les fumeurs à arrêter de fumer et à faire de la Jordanie un pays sans fumeurs --- en particulier grâce aux efforts déployés à travers le monde, l’appui énorme des décideurs, et le climat général qui règne contre le tabagisme dans les espaces fermés. Je suis devenu intéressé aux efforts de lutte contre le tabagisme à l’issue de la Conférence Mondiale contre le Tabagisme qui s’est tenue à Chicago et des réalisations du Partenariat Mondial.

KENYAFred Odhiambo, Centre pour l’Education contre le Tabagisme et le Développement
Pendant longtemps, le tabagisme a été pour moi un lourd fardeau. Les gens qui fumaient dans des lieux bondés de gens m’ont toujours fait passer des moments difficiles. La publicité pour la cigarette a été très très libre à la télé, à la radio, et au cinéma et ne fait l’objet d’aucun contrôle. En 1976, j’étais déjà fatigué de cette fumée qui intoxique mais je ne savais pas quoi faire. En 1997 (août), j’ai eu la chance de visiter Washington D.C. et New York au cours d’une Tournée d’Education Civique et j’ai découvert pour la première fois comment on luttait contre le tabagisme dans les médias et dans ses organisations. Je n’ai pas eu besoin de davantage de persuasion pour rejoindre les militants anti-tabagistes. En 1979, le CTED a été enregistré au Kenya comme une ONG anti-tabatiste. Texte intégral (en anglais)

SRI LANKA - Padmini Wijayanayake, Centre d’Informations sur l’Alcoholisme & les Drogues
J’ai rencontré le Prof. Diyanth Samarasinghe à travers un ami commun et il m’a fait part des activités perfides de l’industrie du tabac et m’a demandé si je voulais être bénévole pour aider les enfants du Sri Lanka à faire face à cette industrie. J’ai assisté à quelques discussions et je me suis accroché. Je suis économiste de profession et je dois dire que je voulais démissionner d’un emploi très lucratif dans le secteur privé pour m’adonner au travail de prévention contre le tabagisme. J’ai commencé comme bénévole et maintenant j’accomplis ce travail à temps plein.

OUGANDAPhillip Karugaba, Réseau d’Actions en faveur de l’Environnement, S.A.
Mon point de départ dans la lutte contre le tabagisme était d’une perspective environnementale. Je travaillais comme personne ressource à un atelier sur le droit de l’environnement. A l’issue de l’atelier, les participants ont accepté de créer une organisation pour défendre les problèmes de l’environnement. L’un des problèmes identifiés était la pollution par la poussière de tabac produite par une usine de battage de tabac dans la ville. Il existe une prise de conscience limitée des dangers du tabagisme en Ouganda et encore moins du comportement honteux de l’industrie du tabac. Le tabagisme est toujours considéré comme socialement acceptable presque partout. La compagnie de tabac locale, une filiale du BAT, est considérée comme une personne morale honorable qui patronne les manifestations sportives locales ainsi que les concerts populaires de jeunes. Je ne peux les laisser s’en tirer impunément et je continuerai de lutter pour éduquer le public ougandais sur les dangers du tabagisme et pour mettre à nu la duperie de l’industrie du tabac. Texte intégral (en anglais)

TOGOAndre Messan, Association Togolaise pour la Defense des Consommateurs
Comme le disait quelqu’un : « mes enfants périssent faute de connaissances ». C’est ce que nous découvrons chaque jour auprès de nos populations qui, ne mesurent pas à sa juste valeur le risque encouru par l’usage du tabac, continu à se laisser tromper par les marchants de cigarette. Consciencieusement, nous ne pouvons pas laisser nos frères et sœurs, mourir par ignorance. La lutte contre le tabagisme est une œuvre rude et de longue haleine qu’une seule organisation, forte soit-elle, ne peut à elle le combattre. C’est ainsi que l’ASTODEC a noué des relations sur le plan national avec des organisations spécialisées et a participé à l’élaboration de la fiche TOGO (Tobacco Profiles Country) initiée par l’Américan Cancer Society à la veille de la 11ème conférence Mondiale sur le tabac ou la santé tenue à Chicago en août 2000. Le tabac est un problème planétaire alors il faut un combat international.

URUGUAYEduardo Bianco, Syndicat Médical de l’Uruguay
Je suis cardiologue et je travaille à Montevidéo (Uruguay, Amérique du Sud). Depuis que j’ai commencé ma pratique médicale, d’abord comme médecin, puis comme cardiologue, j’étais préoccupé par la consommation de tabac des patients. Très tôt, je me suis rendu compte qu’il n’est pas facile pour beaucoup de fumeurs d’abandonner, mais comme non fumeur, je ne comprenais pas pourquoi cela était si difficile. En 1990, j’ai commencé à chercher des moyens pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. En 1994, j’ai mis sur pied un programme pour arrêter de fumer dans ma clinique privée. De juin à novembre 1997, j’ai suivi un cours international sur les “Troubles liés à la Consommation des Substances susceptibles de provoquer la Dépendance” organisé par l’Université Uruguayenne et le Comité National contre la Drogue. Aucun des Uruguayens ne mentionna le tabagisme comme toxicomanie contrairement aux conférenciers étrangers invités. L’expérience m’a porté à consider l’arrêt de fumer comme un traitement contre la toxicomanie et à chercher des moyens pour changer la perception des Uruguayens sur la toxicomanie. Texte intégral (en anglais)

ETATS-UNISGinnie Henry. Coordinatrice de la Lutte contre le Tabac – Académie des Médecins de Famille de l’Illinois (IL)
J’ai fumé ma première cigarette en CM1. Puis au lycée, je suis devenu un fumeur sporadique. Une fois arrivée à l’université, fumer est devenu comme une habitude quotidienne. Après l’obtention de mon diplôme, j’étais toujours avec des fumeurs et c’était notre façon de faire face à la tension de nos emplois. En définitive, j’ai démissionné de mon emploi et j’ai accepté un emploi à l’IAFP, qui impliquait de déménager à 1.120 km de ma famille et de mes amis et de recommencer seule. Cependant, la tension extrême du déménagement et le nouvel emploi ainsi que la nostalgie étaient mon excuse pour continuer à utiliser la cigarette comme une planche de salut. Travailler dans un environnement où les gens sont conscients du problème de santé constituait la première étape pour aider à se défaire de l’habitude. Personne ne fumait autour de moi. Puis j’ai pris en charge l’administration du programme de Lutte contre le Tabac et la visite à travers l’Etat pour promouvoir la Lutte contre le Tabac dans les écoles et la formation des médecins qui vont enseigner le sujet. Comment pouvais-je éventuellement continuer à fumer lorsque mon travail consistait à présent à garder les autres loin du tabagisme? J’ai décidé de pratiquer ce que je prêchais et j’éliminai la cigarette pour de bon. Au fur et à mesure que mon programme de Lutte contre le Tabac se développait et était en plein essor, mon besoin de cigarettes diminua. Cela fait presqu’un an depuis que j’ai arrêté de fumer. Texte intégral (en anglais)

ETATS-UNISTed Collins, Coalition des Rubans Rouges (KS)
J’ai d’abord essayé de fumer jusqu’à en être malade pendant environ 15 ans. Puis j’ai d’animer des groupes voulant arrêter de fumer et j’ai fini par recommencer à fumer. J’aime la prévention mais je suis trop tobacomane pour suivre un traitement ou une intervention. Savoir comment la cigarette endommage les poumons et le coeur m’a encouragé – de même que savoir et comment cela empêche les gens d’élever un enfant, de travailler ou de s’adonner à d’autres activités, parce que le tabagisme exige d’être au centre de votre vie. Une invitation à la Conférence Internationale comme remplaçant a ravivé mon envie, pour ainsi dire.

ETATS-UNISJudith Coykendall, Programme PACT (MA)
Initialement, j’ai pensé qu’en 1994, j’avais accepté mon emploi simplement parce que j’avais répondu à une annonce et qu’il était près de mon domicile. Après environ un an, quelqu’un m’a dit: “donc, vous avez pris cet emploi parce que votre mère est morte de cancer du poumon l’an dernier”. J’étais stupéfaite, puisque je n’avais pas fait le lien entre les deux. Oui, ma mère est morte de cancer 8 mois avant que j’aie pris cet emploi après une lutte prolongée contre le cancer du poumon. J’étais présente et je sais qu’elle a eu la meilleure mort possible étant donné les circonstances …mais qu’on aurait pu éviter tout cela si elle n’avait pas été fumeur. De plus, mon père est mort subitement d’un infarctus du myocarde à l’âge de 54 ans. Il était un fumeur invétéré de Camels. Chaque jour, j’attendais avec impatience d’aller au travail et d’aider quelqu’un avec sa dépendance ou d’aider une jeune à éviter de sombrer dans le nicotinisme. Je dois encore renconter un fumeur qui ne veut pas arrêter. Ils peuvent dire “pas encore” mais ils ont toujours l’intention d’abandonner un jour. Texte integral (en anglais)

ETATS-UNIS - Bill Smith, Tualitin Valley Centers (OR)
Je suis devenu impliqué dans la lutte contre le tabagisme à travers l’Association des Voies Respiratoires, il y a de cela 36 ans. J’ai commencé à travailler pour cette Association au Colorado comme rédacteur à mi-temps --- à l’époque, j’étais enseignant. Par la suite, on m’a offert un emploi et je l’ai accepté – l’engagement de deux ans s’est transformé presqu’en 36 ans. Il y a 36 ans, on ne luttait pas contre le tabagisme comme nous le faisons aujourd’hui – il n’y avait presque pas de défenseurs des droits des non fumeurs --- le mot non fumeur n’était pas utilisé avant les années 70. Ce qui m’encourage à poursuivre est l’excitation d’aider les gens – à cesser de fumer, à contribuer à la diffusion d’informations, ou à s’engager dans la lutte contre le tabagisme. Je suis devenu intéressé aux problèmes de tabagisme international à cause de Global Partnerships.

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